Lâcher prise
Prémices de la fête à venir, l'ampoule clignote, régulière comme le tic tac du métronome. Elle est silencieuse. Il a suffit que le doigt frôle le bouton pour qu'elle s'allume. Tout est si simple. Comme un coup de fil ? Je le suis justement le fil. Au delà de la prise. Mes yeux qui voudraient fixer le bleu du ciel le voit lacéré des entrelacs de fils noirs. Les pylônes tranchent la forêt ou la campagne. Je reste sur le fil jusque vers son initial. Elle est là imposante, inquiétante, crachant son nuage de vapeur. Elle est menaçante la centrale, de la fragilité des hommes et de leurs plans. De leur hargne à détruire et à s'autodétruire. De leur souci d'une bonne gestion comptable et de leur insouciance du reste.
La fête à venir, cette année, s'illuminera autrement. Par le craquement de l'allumette et son chuchotement quand elle s'enflamme. Par la flamme vacillante et si fragile des bougies. Et ce crépitement si infime qu'il faut bien tendre l'oreille pour qu'il s'offre à notre émerveillement. Par le souffle pour éteindre avant le grand silence de la nuit et cette odeur suave qui alors se répand.
Noël se dira cette année dans l'espoir d'un monde qui tourne autrement.
Noël se dira cette année avec tous ceux pour qui le monde a toujours tourné autrement.
Ils sont l'immense majorité.
Alix