M'asseoir au bord de la rivière
Je suis au bord de la noyade dans mon étang de chagrin.
Aujourd'hui, c'est le découragement.
Faut-il laisser couler ? Me laisser couler. Abandonner.
La tristesse me submerge. Le chagrin n'en finit pas et me tire en arrière.
J'ai marché, marché, tant lutté pour trouver un peu de lumière.
Je me suis tant et tant égarée.
La blessure me happe et me tire en arrière.
Je me retranche sans cesse dans l'âpre solitude.
Je me retranche sans cesse sur ma blessure toujours à vif, et qui saigne, saigne...par où la vie s'écoule et s'enfuit.
La blessure me happe et vient épuiser mes forces.
J'ai tenu bon tant de temps.
Besoin de lâcher, de m'abandonner.
Pour cela il faudrait que je me sente en sécurité. Or la menace est toujours présente. La terreur me vrille encore.
J'ai trop peur de la violence qui pourrait s'abattre sur moi si je lâche prise.
Fuir, encore fuir. Mais comment fuir lorsqu'on est épuisée ?
Fuir c'est encore et encore marcher.
Je voudrais juste m'asseoir au bord de la rivière et épuiser mon chagrin.
Quand trouverais-je enfin le lieu où la menace ne pèse pas ?
Quand pourrais-je enfin vivre, simplement vivre ? Être présente, pleinement présente à la vie ?
Quand, enfin, la blessure ne sera-t-elle plus que cicatrice ?
Je sais que l'autre, là, en face de moi est dans un marchandage effrayant : c'est lui ou moi. Sa peau ou ma peau. Quand il ne me menace pas, il se mutile. Nouvel égarement, et plus la force de fuir.
Alix