Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Initiale
5 août 2005

Guerrière déchue

Le texte d'hier sonne faux.
Voilà des semaines que je tourne autour. Pose des mots. Renonce à déposer un texte parce que jamais satisfaite.
Il sonne faux parce qu'il reste à la  surface d'un lac qu'on dirait presque gelé.
Il ne dit pas les profondeurs de la détresse à chuter et rechuter. A s'engouffrer toujours au même endroit dans les limbes misérables d'un amour pitoyable.
Il ne dit pas la force qu'il m'a fallu pour m'arracher du joug de l'infernale jouissance.
Il ne dit pas la douleur des muscles qui se crispent, des articulations qui craquent, du corps qui se recroqueville et se glace.
Il ne dit pas la marche bancale du corps qui chavire en même temps que l'âme.
Il ne dit pas le poids de l'armure endossée pour se protéger.
Il ne dit pas la désespèrance lorsque la mère se déchaîne et fait voler en éclats l'armure.
Il ne dit pas le souffle coupé, lorsque, croyant échapper vers la liberté, le tourbillon de la violence me reprend de plus belle.
Il ne dit pas la nuit qui s'installe tandis que je suis emportée par une main plus forte que la mienne. Une main qui pénètre mes chairs et les broie.
Il ne dit pas les reins qui se cambrent sous le fardeau de la honte enchaînée au silence.
Il ne dit pas son arrogance à elle, née de la honte que j'endosse.
Il ne dit pas le brouillard du mensonge et la déroute.
Il ne dit pas l'infinie tristesse de mon âme qui se dissout dans l'aridité silencieuse. Martine suit d'autres chemins et n'est plus là pour entendre.
Il ne dit pas le rouge de la violence et la blancheur acerbe du silence.
Il ne dit pas le noir de la solitude qui se mêle au gris de la tristesse.
L'Initiale n'est plus. Je sombre. Egarée au plus noir lorsque croyant échapper à une forme, une autre forme me saisit.
Il ne dit pas l'infinie tristesse qui m'empoigne et les larmes silencieuses qui s'écoulent sur le monde.
D'échappée en échappée, d'égarements en égarements, ainsi va ma vie...

Alix

Je viens de me rendre compte que ce texte si difficile à écrire, j'ai omis de le publier hier...

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Merci à tous les quatre de votre passage ici et de votre lecture attentive.<br /> J'en suis à la troisième traversée. La première est moins douloureuse qu'il n'y paraît : on est dedans, c'est le quotidien de toujours. J'ai vécu la deuxième traversée dans l'ivresse de la douleur, au cœur de la crise, quand les souvenirs rejaillissent violemment et viennent se télescoper avec les égarements du moments. La troisième, par l'écriture, est nécessaire. Elle se fait avec un regard plus serein et même s'il existe encore de la douleur ou du chagrin, c'est plus tenable. J'espère maintenant de plus en plus une quatrième traversée, avec ces textes mis en paroles en public, parce que je suis plus une parleuse qu'une écrivaine…<br /> Alix
L
Voilà une quête difficile Alix. Tes mots ne sont pas vains. Courage.
S
Comme dit Frank , les mots d'hier creusait déjà ton texte d'aujourd'hui . On te sent entrée dans le filon de toi-même . Et cette rage , et cette peur , cet engagement profond et vrai <br /> <br /> Je t-embrasse
F
Tu le dis Alix, tu le dis... toujours un peu plus fort, toujours un peu plus loin...Comme une rage de vivre, envers et contre tout...<br /> Je t'embrasse<br /> Franck
S
Bonjour amie...je suis passée, je t'ai lue. J'ai mal au ventre.<br /> <br /> Je t'embrasse avec tendresse<br /> <br /> Chris
Initiale
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité